"Tout Pouchkine ne vaut pas une paire de bottes."
C'est Pisarev qui parle.
21.08.13
J'ai déterré à pleines mains ce qui se trouvait rangé dans l'entrée, comme un petit animal fouisseur. On voit à nouveau la moquette d'un beige pisseux dans le bas du placard. J'ai laissé un unique carton sur lequel m'asseoir, dans le petit espace - épanadiplose, Fouad, des cabanes de l'appartement, au début et à la fin. Il a fallu une heure pour retrouver, dans les papiers non classés, froissés, laissés tels qu'ils m'étaient venus aux mains avant de fiche le camp, la centaine de pages du cours d'histoire sur la Russie d'Alexandre II à Staline. Me manque au moins le dernier chapitre, mais enfin, peut-être retrouverai-je enfin l'histoire des anciens prisonniers livrés à eux-mêmes en Sibérie.
Et, quatre ans après, je lis Custine, dont l'évocation fantôme m'avait fait une formidable impression.
Je me coltine avec ma Russie.
Il faut se surprendre dans une quelconque glace pour se voir mieux.
Toi aussi, toi aussi, je me bats avec l'idée de toi, parce qu'il n'y a qu'un pas de grausam à grau mais que rien ne se polisse assez, caillou dans le ventre, gros nœud de toi que les rêves agitent comme un hochet, un pompon, attrape si tu peux, rien ne se détisse la nuit, la mauvaise Pénélope, Pénélope inverse, compte les fils, 1), 2), 3), 10), bien opiniâtre, bien positive, je fais plus d'air et plus de sens, c'est mon métier.