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Cartes postales


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22.12.13

au petit matin

 


22/12/2013
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Rêvé à vide

07.12.13

Pilou et moi nous sommes donné rendez-vous sur une planète lointaine. C'est le premier rêve dans lequel je vole. Je voyage à l'aveuglette - me disant à moi-même, malicieusement, que pour quelqu'un qui n'aime pas être dans sa propre ville sans une carte pour s'orienter, j'ai été bien étourdie, cette fois, en ne pensant pas à prendre un planisphère. Au bout de quelques heures, au milieu de la nuit, j'atterris, et ai la surprise de reconnaître les lieux : c'est Lyon, la colline de Fourvière (le paysage est d'une douceur incroyable, il y a des buissons de fleurs roses comme des pivoines), je m'y trouvais le matin même, avant de rentrer à Strasbourg ; à cette heure-ci, trouvé de cette façon-ci, c'est un enchantement. Ma vitesse de déplacement est moindre que ce que j'imaginais : je ne pourrai pas retrouver Pilou pour une cigarette de milieu de nuit, à moins de revoir nos projets à la baisse - la lune, par exemple, semble encore être une destination envisageable. 

J'attends de ses nouvelles, puis reçois un message : il s'est endormi tôt et ne viendra pas. Cela n'entame pas mon grand bonheur ; pour patienter jusqu'au lever du jour, je me rends dans un cinéma. C'est une salle d'un genre particulier : on y entre au moment où on le souhaite, lorsqu'on a du temps à tuer. Fatiguée, je manque de pleurer en remarquant que la place qu'on m'a assignée est orientée vers un mur. Quelqu'un me fait observer que les fauteuils ne correspondent en rien à la disposition des multiples écrans : ceux-ci ont été installés après ceux-là. De l'endroit où je me trouve, en m'asseyant de côté, j'ai effectivement une excellente vue. Un film commence. 


08/12/2013
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La danse

29.11.13

 

Attraper, par contagion autant qu'au vol, ce que ton corps a de délié - du moins faire semblant de savoir desserrer mon emprise sur mes mouvements. Même hors du lit, bouger ; faire semblant, jusqu'à ce que cela devienne vrai, de danser comme sans y penser, dans cet hors-temps que la musique installe : oublier que le rythme ne va pas jusqu'aux membres, que l'équilibre est maladroit, que les bras, en particulier, ne s'animent pas. Faire cela avec, à la fois, ma dérision la plus exacte de fille qui ne crois plus à son corps qui danse, et la certitude de pouvoir, pour cela aussi, compter sur ton élan. 


04/12/2013
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Rêvé comme une souche

Précédemment, dans un petit chateau, j'ai dû écrire, sur un polycopié d'aspect on ne peut plus scolaire, le scénario d'un film. Je prenais l'épreuve très au sérieux, tout en sachant que je n'avais aucune chance de m'en sortir honorablement ; je ne maîtrisais aucun code du genre ni ne parvenais, même, à me concentrer sur le sujet imposé : une femme suivie en voiture pour tel motif précis - mon histoire à moi était aquatique, non imaginaire mais inspirée du début confus du même rêve, et, involontairement, je m'arrêtais au milieu d'une péripétie et rendais une copie incomplète. En réévaluant mon travail ensuite, je m'attendais à une des notes les plus basses que j'aie jamais pu voir figurer à côté de mon nom. 

 

Dans la maison blanche et rose de l'enfance, la sorte de colonie de vacances dont je fais partie se prépare pour la nuit. C'est autour de moi un harem tendre : des passions mal éteintes que seule ma fatigue m'interdit d'envenimer encore - mais elle est telle qu'elle joue bien son rôle de calmant homéopathique, je n'ai pas de réel désir. Il n'y a rien de plus réconfortant que ce fantasme qui, pour une fois, est correctement réalisé : lorsque je rêve de mettre en présence mes belles ombres, ordinairement, la tension est trop forte et elles sont trop facilement hostiles et critiques. La Tête, dans mon sommeil, me fabrique un pansement, transforme la couette en une bande de tissu stérile qui me momifie avec une grande douceur. Je suis l'intersection de tant d'amours, et ma seule présence elle aussi amoureuse vous comble tous. 

Je vous présente, et à Q., R., qui porte un manteau blanc. Il a un air de P.-M. D. pour l'unique raison que Q. les associe spontanément.

C'est le soir. Je dormirai, étrangement, à deux endroits à la fois : en face de C., comme dans cette auberge de jeunesse allemande où nos deux petits lits étaient adjacents dans la longueur, et contre G., comme la nuit précédente. C'est une chaleur chaste de pardon, une cohabitation précaire mais si douce. Auprès de C., je suis torse nu ; je vois R. qui sort dans la cour, pour fumer sans doute, et veux le rejoindre ; j'empreinte un T-shirt à C. et le suis. Il y a, devant l'entrée, de petits groupes un peu mauvais genre, comme devant un lycée, et je parle à M. Je ne vois ni la tache blanche du manteau de R., ni sa silhouette. 

 

 


14/11/2013
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(à l'artichaut)

- Et qu'est-ce que je suis, moi, pour toi ?
- Ma grande aventure -- l'aventure de ma vie, merde !

 

 

07.11.13

 

Pousse encore, comme on disait que pousserait dans mon estomac un cerisier si j'avalais les noyaux. Pousse encore de cette petite chose inerte que je découvrais justement végétale, et remonte dans ma gorge comme une plante, fais du vert neuf dans ma bouche, ne pèse pas pour rien, viens dans ma bouche, toi qui me viens du ventre, pousse, pousse encore. 


08/11/2013
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