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Nouvelles aventures de la Volupté

01.10.13

Catégorie : facilité nocturne

 

L'acrobate soudain a laissé retomber

sa figure et ne se soutient plus. Cette chute

évanouit avec lui toute grâce, et la brute

se distingue, dans le corps obtus et bombé.

 

Est-il mort? C'est égal ; il ne peut plus jouer.

Le spectacle est fini, et avec lui la geste

devient imperméable. On oublie qu'il fut leste,

l'exultation promise à ce point déjouée.

 

Mon ventre sans désir est comme un noyau mort ;

Tout son centre est de corne aussi bien que son bord.

Je le porte comme un corps de pierre effondré.

 

Le noyau grumeleux, au jardin de l'enfance,

fleurant encore bon la plate pêche blanche,

se frottait longtemps contre un mur ou une planche,

devenait sifflet. La caisse de résonance

 

en était la place de l'amande, le creux

jamais rassasié. D'autres fois, c'est le cœur

lisse et brun d'une nèfle que fendaient, moqueurs,

une pousse insolente et son vert bienheureux.

 

Mon ventre sans désir est sans voix ni nature ;

sourdement mais sans trêve, il crie à l'imposture

et je le porte comme un trésor délabré.  

 

 

 

IMG_1704.JPG

20.09.13, P.B. - La Volupté chevauchant un spectre. 



02/10/2013
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