Début pour un "Cortège"
Il n'y avait pas
de fleurs empoisonnées
dans le jardin de mon enfance
le liseron seul
étendait sa robe que je pouvais aimer
innocente
Et j'aimais l'étrangleur
Je ne crois pas avoir aimé
couper dans sa souplesse
et c'était mon devoir
ouvrière du jardin de
le détacher des roses je
ne crois plus aux roses peut-être
aux liserons me disais-je
mais tout cela est simple il n'y avait pas
de fleurs empoisonnées dans le jardin
de mon enfance et le liseron même
n'étouffe aujourd'hui
qu'une voix déjà close
Et j'aimais l'étrangleur pour ce que j'étais
étrangleuse ce que je ne sais pas dire
je m'étranglais moi-même
et je me disais Paule il est temps que tu viennes
Et j'aimai l'étrangleur que j'ai moi étranglé
Je m'occupais des roses
au jardin de l'enfance je taillais leurs tiges
en biais pour que l'eau
ne les fasse pourrir
Paule
il est temps que tu viennes
Et les temps ne sont plus du jardin
Pour qui ne voulait pas manger
les éclats végétaux rien pourtant n'était
cruel dans
les lieux de l'enfance