aphone
Tu sais c'est
moi qui maintenant fume à la fenêtre
avec autour de mes pieds un gros chat qui s'y empêtre et cause
et à mon tour je ne peux pas t'imaginer mêmement
Alors c'est par moi que les
cartes postales de la nuit noire
solitaire sont écrites
Je connais ces choses et elles sont justes
Si tu finis par
cesser
d'être le Magicien ça ne sera
qu'une vérité de plus à ton allure de fauve
Ton danger sera autre et ton charme
comme chanté sur un autre air
mais ma gorge le reconnaît déjà
Fauve adulte
Et si ensuite
tu cesses d'être ce souffle fort
qui dans la nuit terrasse tout il restera
encore
ce tremblement qui en moi parlera
à la compagne des pas perdus
des années de friche
celle qui verse l'adoucissement
parce qu'elle connaît les maux et que nous sommes
nous sommes toi et Paule
de la même portée du même lit
quand nos dents
étaient petites et pointues sur nos mâchoires rouges
Et tu perceras encore les âges
Maintenant
N'aie crainte car
je suis ta maison celle
où tu peux dormir
Et je continue ta jeunesse
pétrie d'elle
comme dans l'air l'oranger et la brioche montent
je suis ton matin neuf
Il se trouvera encore provision de nuits semblables
où lancer mon regard
et mon cri d'oiseau attentif et
mon froissement d'élytres sur
la terre
odorante
[...]
Automne 2012
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