p-b

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aphone

Tu sais c'est

moi qui maintenant fume à la fenêtre

avec autour de mes pieds un gros chat qui s'y empêtre et cause

et à mon tour je ne peux pas t'imaginer mêmement

Alors c'est par moi que les

cartes postales de la nuit noire

solitaire sont écrites

Je connais ces choses et elles sont justes

 

Si tu finis par

cesser

d'être le Magicien ça ne sera

qu'une vérité de plus à ton allure de fauve

Ton danger sera autre et ton charme

comme chanté sur un autre air

mais ma gorge le reconnaît déjà

Fauve adulte

 

Et si ensuite

tu cesses d'être ce souffle fort

qui dans la nuit terrasse tout il restera

encore

ce tremblement qui en moi parlera

à la compagne des pas perdus

des années de friche

celle qui verse l'adoucissement

parce qu'elle connaît les maux et que nous sommes

nous sommes toi et Paule

de la même portée du même lit

quand nos dents

étaient petites et pointues sur nos mâchoires rouges

Et tu perceras encore les âges

 

Maintenant

 

N'aie crainte car

je suis ta maison celle

où tu peux dormir

Et je continue ta jeunesse

pétrie d'elle

comme dans l'air l'oranger et la brioche montent

je suis ton matin neuf

 

Il se trouvera encore provision de nuits semblables

où lancer mon regard

et mon cri d'oiseau attentif et

mon froissement d'élytres sur

la terre

odorante

[...]

Automne 2012



14/06/2013
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