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La plante

Poème érotique

(état au 26.04.13)

I.

 

A l'envers de l'endroit

je me courbe

 

 

 

 

J'ai plus d'eau que toi

et les fleurs ne sont pas mon affaire

 je pousse

 et n'en retire rien

 que moi

 Ma sève est veine

 

 

 

 

Tu peux toujours

 écorcher l'écorce

 

 

 

 

Au revers

de la face je n'ai pas

de visage

 

 

 

 

II.

 

Il n'y a plus

de pluie acide

depuis longtemps

mais l'aridité

– j'en suis le signe –

finira

 

 

 

 

et mon duvet griffé

se jouera

brûlé à vif par l'aléa

pourrissement ou

infini feu

de la marque

 

 

 

 

III. 

 

"Ce qui est prononcé dans les éclats du verre

c'est votre goût déçu puisque je suis amère

J'emporte votre bouche que vous refusez"

 

Je suis amère quand

tu me mâches

tu

ne sauras pas compter

sans somme

l'éveil de l'amour

au nombre de mes feuilles

 

 

 

Je dors peu moi-même ou

plutôt je dors sans

désemparer je dors

debout

 

 

 

Les spores m'effleurent

sous le vent courbe

 

 

 

 

 

IV.

 

Le cercle

ne me rompt pas

ni ne m'éreinte

Je me décapitule

 

 

 

Rendue

à la verticale

du nœud

me voilà frêle et lourde

de sang le mien est

pauvre comme Job

sur la lie

de mes précédentes mortes

 

 

 

 

Je reviens

 

 

 

 

 

V. 

 

J'ai bu

plus d'eau que toi

assez pour ne plus

m'infiltrer moi-même

 

 

 

 

Harpon biface

je chasse toutes

les dérives

liquides

les sous-terrains de l'air

J'embue la nuit

 

 

 

 

 

Un pied

n'en cache plus un autre

si tu me marches

 

 

 

 

VI.

 

Je suis mille et sans

nom ce n'est pas moi que

tu saisis

que tu souffles que tu

sais

 

 

 

J'ai crû

tendue vers cette place

où ta main

peut se tendre à son tour

 

 

 

Mille et une

poussées



21/03/2013
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