p-b

p-b

Facilités nocturnes


Nouvelles aventures de la Volupté

01.10.13

Catégorie : facilité nocturne

 

L'acrobate soudain a laissé retomber

sa figure et ne se soutient plus. Cette chute

évanouit avec lui toute grâce, et la brute

se distingue, dans le corps obtus et bombé.

 

Est-il mort? C'est égal ; il ne peut plus jouer.

Le spectacle est fini, et avec lui la geste

devient imperméable. On oublie qu'il fut leste,

l'exultation promise à ce point déjouée.

 

Mon ventre sans désir est comme un noyau mort ;

Tout son centre est de corne aussi bien que son bord.

Je le porte comme un corps de pierre effondré.

 

Le noyau grumeleux, au jardin de l'enfance,

fleurant encore bon la plate pêche blanche,

se frottait longtemps contre un mur ou une planche,

devenait sifflet. La caisse de résonance

 

en était la place de l'amande, le creux

jamais rassasié. D'autres fois, c'est le cœur

lisse et brun d'une nèfle que fendaient, moqueurs,

une pousse insolente et son vert bienheureux.

 

Mon ventre sans désir est sans voix ni nature ;

sourdement mais sans trêve, il crie à l'imposture

et je le porte comme un trésor délabré.  

 

 

 

IMG_1704.JPG

20.09.13, P.B. - La Volupté chevauchant un spectre. 


02/10/2013
0 Poster un commentaire

Début pour un "Cortège"

"Il me suffit de tous ceux-là pour me croire le droit
De ressusciter les autres
Un jour je m'attendais moi-même
Je me disais Guillaume il est temps que tu viennes
Et d'un lyrique pas s'avançaient ceux que j'aime
Parmi lesquelles je n'étais pas"
Apll

 

 

Il n'y avait pas

de fleurs empoisonnées

dans le jardin de mon enfance

le liseron seul

étendait sa robe que je pouvais aimer

innocente

 

Et j'aimais l'étrangleur

 

Je ne crois pas avoir aimé

couper dans sa souplesse

et c'était mon devoir

ouvrière du jardin de

le détacher des roses je

ne crois plus aux roses peut-être

aux liserons me disais-je

mais tout cela est simple il n'y avait pas

de fleurs empoisonnées dans le jardin

de mon enfance et le liseron même

n'étouffe aujourd'hui

qu'une voix déjà close

 

Et j'aimais l'étrangleur pour ce que j'étais

étrangleuse ce que je ne sais pas dire

je m'étranglais moi-même

et je me disais Paule il est temps que tu viennes

Et j'aimai l'étrangleur que j'ai moi étranglé

 

Je m'occupais des roses

au jardin de l'enfance je taillais leurs tiges

en biais pour que l'eau

ne les fasse pourrir

 

Paule

il est temps que tu viennes

 

Et les temps ne sont plus du jardin

Pour qui ne voulait pas manger

les éclats végétaux rien pourtant n'était

cruel dans

les lieux de l'enfance 


19/06/2013
0 Poster un commentaire

Urbaine

Réécriture de "Marine" -

18.06.13

 

La ville sonore

éclate sous l’œil

de Diane, l'écueil,

et éclate encore

 

Tandis qu'un éclair

brutal – un vieux pitre –

ébranle ma vitre

d'un long zigzag clair

 

et que chaque pas,

en saut convulsif,

joue à être vif

avance, non pas

 

jusqu'au firmament,

que violence serre,

mais jusqu'à Cythère

formidablement.  


19/06/2013
0 Poster un commentaire

Cursives à travers la fumée

05.04.13

Catégorie : facilités nocturnes

 

 

[...]

 

à moi tu n'es pas étranger

tes gestes c'est

le langage de mon oubli

le sens est

dessous comme

on respire sous la neige il faut

que je sois paroi douce douce

docile sous ta main ne

crois pas que je sois

si terrible

 

[...]

 

 Je suis trouble sous les paupières

 

 

 

 


06/04/2013
0 Poster un commentaire

"Où est la clé des yeux fermés" (Apll)

28.03.13

Insomnie de quatre heures

 

"Anvers on bâtit une tour

Ville trompée un prince arrive

Dix fois de toi fera le tour

Toutes les mains à la dérive

Maigre comme un cou de vautour

 

Maisons deviennent des lumières

Des corps marchent sans intellect

On dira beaucoup de prières

Pour l'oeil un volatile infect

Naît soudain œufs tricentenaires

 

Des noms le mien est celui qui

A la saveur du laurier femme"

 

(« Anvers », Apollinaire, Le Guetteur mélancolique)

 

 

 

Oranger et poison pour hommes

voilà tout l'intérieur qui fume

et les mollesses qui s'allument

Comment fait-on déjà à Rome

Comme les Romains font eux-mêmes

 

Mélanger les cerveaux de Rome

 

Prier Tisane qu'elle assomme

Les fleurs fanées font une brume

elles ont leurs vapeurs Nous fûmes

Tout près si près de faire un somme

On récolte ce que l'on sème

 

et le brouillard et les poèmes

ridicules Veiller c'est comme

hurler parmi les loups à Rome

de grandioses syllabes blêmes


29/03/2013
0 Poster un commentaire


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser